J'ai répondu :
" Tout d'abord, des rencontres, une découverte d'une facette de notre monde que je n'ai pas encore vu, et aussi, de pouvoir relier ces 2 métiers qui sont les miens , infirmière et clown, au service d'enfants démunis.
Et 2 mois après le retour, qu'en est-il vraiment?
Oui, j'ai rencontré des gens formidables, des gens de coeur, des enfants qui rient malgré la difficulté de la vie.
J'ai vu notre monde tel qu'il est, faisant le grand écart entre bien-être matériel et misère noire, entre la joie de vivre au quotidien des enfants de la rue et malaise du citadin aisé de Manille, caché derières les vitres teintées de son 4x4.
J'ai vu, je n'oublierai rien.
Quant à relier mon clown et mon savoir-faire d'infirmière... Oh la la!
Ca c'est raté!
C'était bien prétentieux que de vouloir y arriver.
J'ai été bien trop choquée par ce que j'ai vu au RAC pour espérer y amener la légèreté et la bonhomie de Pôm Pôm ou de Zoé.
Même si j'ai sorti quelques fois mon harmonica et fait danser ma polka piquée aux loulous du RAC, mon clown, lui, était bien loin, bloqué à l'aéroport.
J'ai d'ailleurs du mal à le retrouver depuis mon retour.
Je manque d'élan, d'énergie, de cette joie fraîche qui caractérise mon clown.
Nos enfants occidentaux n'ont pas les mêmes besoins que ceux des Philippines et je n'ai pas encore vraiment admis ce décalage.
Parfois il me semble être ici dans le superflu alors que j'étais dans le vital là-bas.
Cet effort de recentrage à faire me coûte en spontanéité dans mon jeu de clown.
L'improvisation du travail avec des enfants hospitalisés nécessite une grande disponibilité d'esprit et d'être bien dans sa peau.
Je dois retrouver cela pour apprécier à nouveau ce magnifique métier qui est le mien en France.
Accepter la diversité de notre monde.
La phrase du jour :
Si vous voulez que la vie vous sourit,
apportez-lui d'abord votre bonne humeur
Spinoza