samedi 24 mai 2008

Bilan...

Lors d'une rencontre à Paris avant de partir à Manille, une question fut posée à chacune des futures volontaires présentes : Qu'attendez-vous de cette expérience?
J'ai répondu :
" Tout d'abord, des rencontres, une découverte d'une facette de notre monde que je n'ai pas encore vu, et aussi, de pouvoir relier ces 2 métiers qui sont les miens , infirmière et clown, au service d'enfants démunis.

Et 2 mois après le retour, qu'en est-il vraiment?
Oui, j'ai rencontré des gens formidables, des gens de coeur, des enfants qui rient malgré la difficulté de la vie.
J'ai vu notre monde tel qu'il est, faisant le grand écart entre bien-être matériel et misère noire, entre la joie de vivre au quotidien des enfants de la rue et malaise du citadin aisé de Manille, caché derières les vitres teintées de son 4x4.
J'ai vu, je n'oublierai rien.

Quant à relier mon clown et mon savoir-faire d'infirmière... Oh la la!
Ca c'est raté!
C'était bien prétentieux que de vouloir y arriver.
J'ai été bien trop choquée par ce que j'ai vu au RAC pour espérer y amener la légèreté et la bonhomie de Pôm Pôm ou de Zoé.
Même si j'ai sorti quelques fois mon harmonica et fait danser ma polka piquée aux loulous du RAC, mon clown, lui, était bien loin, bloqué à l'aéroport.
J'ai d'ailleurs du mal à le retrouver depuis mon retour.
Je manque d'élan, d'énergie, de cette joie fraîche qui caractérise mon clown.
Nos enfants occidentaux n'ont pas les mêmes besoins que ceux des Philippines et je n'ai pas encore vraiment admis ce décalage.
Parfois il me semble être ici dans le superflu alors que j'étais dans le vital là-bas.
Cet effort de recentrage à faire me coûte en spontanéité dans mon jeu de clown.
L'improvisation du travail avec des enfants hospitalisés nécessite une grande disponibilité d'esprit et d'être bien dans sa peau.
Je dois retrouver cela pour apprécier à nouveau ce magnifique métier qui est le mien en France.
Accepter la diversité de notre monde.



La phrase du jour :
Si vous voulez que la vie vous sourit,
apportez-lui d'abord votre bonne humeur
Spinoza

vendredi 16 mai 2008

Un mois et demi que je suis rentrée!!
Que vous dire de moi maintenant?
Tout d'abord ce sentiment de plénitude, non, plutôt de calme intérieur.
Cette joie profonde d'avoir accompli la mission qui m'était confiée.
Oui, aussi , un peu de fierté, je dois l'avouer.
Je garde au fond du coeur cette riche et inoubliable expérience de volontariat.
Vivre loin des miens et avoir perdu tous mes repères pendant 2 mois et demi m'a permis de mieux me connaitre, de cerner mes limites, de sentir ce qui est important pour moi.
Maintenant, il me semble que je sais mieux vivre chaque instant, apprécier chaque rencontre. Je réalise la précarité de la vie et à quel point tout change vite.

Je fais désormais partie de la grande famille de Virlanie .
Je continue en faisant le relais auprès des futures volontaires infirmières. Je passe des annonces dans les revues spécialisées pour recruter des nouveaux volontaires infirmiers.
Je reste en relation avec les responsables de Virlanie et mes anciennes colocs et je suis avec attention leurs blogs et tout ce qui a trait aux Philippines.

Et aussi je peux témoigner.
Au quotidien, il ne se passe pas une journée sans que je parle à mes proches des Philippines.
La magnifique soirée de retrouvailles du 3 Mai a réuni un auditoire de choix attentif au message que Lola Sabine et moi souhaitions transmettre.
Au travers des mots et des images, Sabine et moi avons pu témoigner de la vie difficile des enfants des rues à Manille et de la goutte d'eau que nous avons apporté grâce à Virlanie.
Le club Picassolidarité du Collège d'Harfleur, ses profs et ses élèves attentifs me permettent également de boucler ma mission en rendant compte de ce que j'ai vécu en tant que volontaire dans un pays en voie de développement.

Et surtout, le retour en France me permet de voir à quel point je suis chanceuse d'être née dans ce pays.
J'apprécie grandement la qualité de ma vie ici, la chaleur des retrouvailles, la douceur de l'amitié témoignée, la beauté de la Normandie au printemps, la propreté de notre environnement, le silence de mon quartier, mon petit Cappucino de 11 heures...
Même si parfois je songe aux bananes philippines mangées à la même heure au RAC avec les copines, bananes parfois partagées avec un ado affamé, bananes souvent avalées en vitesse et en cachette au fond de l'infirmerie pour tenir le coup jusqu'au soir...

Je remercie mon ange gardien de m'avoir si bien guidée pendant cette mission.

jeudi 1 mai 2008

Un autre regard

Un excellent blog existe pour parfaire votre connaissance des Philippines.
Il est grand temps que vous ayez un regard plus objectif que le mien sur ce pays qui joue avec les extrêmes.
Sébastien Farcis, journaliste et voyageur en est l'auteur.

unoeilsurlesphilippines.blogspot.com