samedi 26 janvier 2008

C'est un grand homme decharne, crasseux, le regard lointain.
Est-il vieux? Difficile a dire.
Il vient au petit salon installe par Julie et Cyrielle pour l'apres-midi : Rasage pour ces messieurs, maquillage et beaute pour les dames.
Manu, un jeune du RAC, commence a le raser.
Puis il s'occupe de ses cheveux.
Nid de poux, Manu rase tout, pas de quartier.
Et je vois sous sa chemise miteuse quelques agrafes sur la peau de l'abdomen et une cicatrice.
J'ecarte un peu le short... une epouvantable cicatrice verticale partant du diaphragme au pubis apparait, plaie jaunatre inflammee et des agrafes qui pendent ou disparaissent sous la peau.
La peau est noire de marques de sparadrap.
Le ventre est hypersensible.
On apprend qu'il a ete opere il y a 2 mois.
2 mois j'hallucine! on doit retire des agrafes au bout de 10 jours!
Je dois, je vais retirer ces agrafes, sans materiel adapte, avec 10 personnes dans mon dos, sans conseil, je n'ai pas fait cela depuis si longtemps. Angoisse.
Pauvre homme , je le torture une heure, je retire tout, je badigeonne 50 fois, je recouvre la plaie.
Je lui donne a boire, du Paracetamol, je le rassure, enfin j'essaie.
Il s'endort finalement.
Je suis ecoeuree, epuisee, jai envie de pleurer.
Max me dit : peut-etre que sans toi, il serait mort avec ses agrafes dans le bide. Il n'avait surememt pas de fric pour retourner a l'hopital se les faire enlever.
Il aurait fallu le mettre sous antibiotiques, mais pas de medecin avant lundi.
Lui donnera-t-on les Dafalgan que j'ai sorti?
Qui fera son pansement ce week-end?

Il est temps de rentrer.
Une despedida, fin de mission de 3 volontaires, s'annonce a la piscine du grand hotel de Makati.
Plonger, boire et oublier, si je peux.
La phrase du jour
Dodo sans ventilo, impossiblo.

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